faire attention est la clé de la réussite + Afya

faire attention est la clé de la réussite

Un coup de coude dans les côtes. L'anglaise grogne. Elle râle ouvertement alors que le contenu de la choppe en métal a bien failli se répandre sur le comptoir. Son regard bleu devient de glace, il transperce celui ayant osé lui faire un tel "mal" mais elle mord sur sa langue - au sens figuré -. Elle se retient d'attaquer - verbalement et physiquement - l'africain à ses côtés. Car il est un bon élément dans la taverne et il serait dommage pour elle de se sacrifier un tel "pion" dans l'engrenage de son affaire - elle n'avouera jamais qu'elle s'attache à l'un de ses employés, elle n'avouera surtout jamais avoir quelque chose qui bat dans sa poitrine -. Elle roule des yeux lorsqu'il montre l'extérieur. Un extérieur calme pour cette ville emplie de la pire des vermines existante sur cette planète. Un décor presque charmant, où les enfants du quartier jouaient avec des bouts de bois, se prenant pour des soldats. Tirant, tapant. Tombant dans la boue et s'y roulant en hurlant à son "ennemi" d'avoir pitié. Mais Bethany ne s'attarde pas sur la vision enfantine, sur ces êtres qu'elle n'apprécie que très peu. Elle regarde plutôt les brigands - quelque chose de commun, là aussi - mais certains sont pires que d'autres. Certains s'attaquent à leur propre "race", à ceux comme eux. Ou ils profitent des bonnes âmes existant et survivant sur ce caillou qu'est Nassau. Beth' fronce les sourcils. Plisse les yeux. Elle regarde ces trois hommes, un instant. Juste le temps qu'ils ne rentrent, s'installent à une table et hurlent après elle - ou aboient, tels les chiens galeux qu'ils sont -. La mâchoire se serre alors, la choppe dans ses mains enfin tendue à son acheteur. Elle grogne intérieurement en voyant. En reconnaissant cet objet. Une petite breloque, elle ne vaut sûrement pas cher. Mais la rousse ne l'a vue qu'un seul endroit : le magasin d'Afya. Ils semblent fiers, ces péquenauds, d'avoir su subtiliser un si petit objet en étant trois. *Fierté d'mes deux, aye. Même gamine, j'volais plus qu'ça en étant seule.*

Elle fait signe à son homme de main de la tête, elle lui demande ainsi d'être... Pas loin. Elle y va. Pas pour prendre la commande, pas pour converser avec ces petites frappes se croyant à la hauteur de pirates. Na'. Mais pour prendre l'objet que le plus petit tient dans ses mains. Vantard. Fier. *Idiot.* L'anglaise le tire de ses mains. Tout va vite. Elle se retrouve rapidement empoignée par l'un des trois. Sa main se serre à son poignet, le regard du pauvre type tente de l'impressionner, de l'intimider. "Si j'étais vous, j'me lâcherai." Un clic. Celui de la sécurité d'un pistolet. Puis d'un autre. Bethany menace ouvertement d'un pistolet à silex l'un des hommes "menaçants" et son employé, d'un fusil vers les deux autres. Le temps se ralentit, semble long... Pour qu'au final, la main de Bethany ne soit relâchée, que le trio grommelle et ne fuit de l'établissement. "J'vais rendre ça à Afya. Occupe-toi d'la taverne." Un signe et elle part. C'était un coup de bluff. Un lancer de pièces, avec une chance sur deux de voir le bon côté se montrer... Celui de compter sur la lâcheté de ces hommes pour qu'ils pensent qu'à deux contre eux, cela ne serait pas suffisant. Bethany ne souffle pas de soulagement, même si - très profondément - elle l'est. Sa vie ne tient qu'à un fil en cette ville, ou même depuis sa naissance... Et l'idée de quitter les terres si tôt ne lui plaît guère. Son regard bleu se penche vers l'objet. Un objet de décoration. Brillant, clinquant. Ce qui n'est pas réellement du goût de Bethany mais bon. Ses goûts ne sont pas ceux des autres... lentement, elle pousse la porte en entrant dans cette boutique qu'elle connaît pour y être souvent venue. Pour y avoir envoyé quelques fois Killian pour aider la propriétaire. Ou pour avoir envoyé le roux transmettre un message à de mauvais payeurs ou à des voleurs... "Afya ? C'Bethany. J'viens te ramener un... - regard vers la babiole, comment décrire cela ? - Truc, que des pauv' types t'ont volé." Elle attend la réponse en faisant tourner l'objet entre ses doigts, en parcourant la boutique, ses pieds la menant un peu partout, le regard curieux...

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La journée était assez calme, quelques clients régulier venu chercher quelques babioles à acheter, d’autres étaient venu pour vendre un peu ce qu’ils avaient pu ramasser en mer ou sur les plages. Et moi… Je tentais de ne pas me faire avoir, m’étant refait remonter les bretelles par ma sœur la veille. Alors j'avais bien fais attention, je disais mon prix en étant juste et je n’avais pas cédé ! Du tout, du tout. Sauf à cette petite fille qui voulait un cadeau à sa maman et à qui il manquait juste une touuuuute petite pièce… C’est rien une pièce si ?

Il y avait bien eu ce trio étrange d’homme qui était venu dans ma boutique, je ne savais pas trop pourquoi, mais je ne les sentais pas.. Et en même temps, ils me faisaient de la peine, ils avaient l’air de se prendre pour plus fort qu’il ne l’était vraiment .. Mais bon.. J’avoue que ça m’avait un peu fait peur quand les deux plus grands étaient venu à mon comptoir pour me poser mille et une question sur mon commerce et tout alors que le plus petit était resté en retrait. Mais une fois qu’ils étaient partis, je n’avais rien vu qui manquait à l’appel, enfin, je crois ? Non, ce n’était que des gens étranges… Il allait falloir que je me méfie et que je fasse un peu plus de protection autour de la boutique dans les prochains jours, je pense.

Mais ça m’était vite sortit de la tête, pour tout avouer, mais l’arrivée de Beth allait me ramener a tout ça… J’étais dans l’arrière-boutique, à compter que je venais de gagner, après avoir servi un client régulier quand la femme aux yeux glacés, comme j’aimais l'appeler, était arrivée, sa voix était reconnaissable entre mille de toute façon, elle aussi me tirait parfois les oreilles avec Aya.

Je me dépêche donc d’aller la rejoindre, l’écoutant alors me parler de la.. Babiole ? Mais c’est pas une babiole !! Non mais ! oh ? On me l’a volé ?

“ Volé ? Je…. Attends !! Trois hommes un peu louches avec un tout petit dans le tas ? Je me disais bien qu’ils étaient étranges… “

Alors c’était bien une combine, les deux plus grands couvrent le plus petit… Mais tout de même, tout ça pour .. Ça ? Enfin, c’est pas ce qui a le plus de valeur dans ma boutique, en réalité, s'il avait fait quelques pas de plus, il aurait eu accès à quelques bijoux que Sam m’avait rapporté de son dernier voyage .. Mais bon.. Que voulez-vous, ça devait être leur premier vol !

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( Pando )

<3:

L'anglaise n'est vraiment pas du genre à être honnête. Au contraire, elle aime couper son alcool avec de l'eau ou même servir de l'eau aux ivrognes dans les dernières heures de la nuit. Piquer les pièces qui tombent, à ceux qui ne pourront pas les recompter. Le mensonge est un des traits ancrés dans le cœur putride de la rousse. Une gangrène enracinée aux côtés de la cruauté et de la trahison… Malgré ça, malgré ces défauts que les pirates et les voleurs de Nassau accumulent tous. Impossible de dire qui est le plus sadique ou le plus malhonnête. Un seul nom revient aux lèvres des habitants, pour parler d'une perle rare habitant cette ville empoisonnée : Afya. Une personne que les gens qualifient de trop pure pour cette île. Trop honnête. Tellement que même la rousse ne sait rester la truande qu'elle est au fin fond d'elle. Aussi parce qu'elle est associée avec la sœur de la vendeuse. Une associée en qui Bethany a confiance mais seulement d'un point de vue commercial. Beth' n'hésite pas à retourner lui rendre un objet volé. Enfin, une babiole, un truc qu'elle garde entre ses doigts en observant les étagères remplies d'objets à vendre. "Aye, aye. Trois sales cons." Un sourcil haussé. Qui n'est pas étrange dans cette ville ? Il est même "normal" d'avoir l'air louche mais, en plus, d'avoir la chanson qui va avec. "T'sais, à force, va falloir t'mettre dans le crâne que tout l'monde est louche." Nassau n'est pas connue dans les Caraïbes pour être la villes des pirates, car on y trouve de riches fermiers, qui ont gagné leur croûte avec leurs petites mains. Ah ça, ils se font tous de l'argent avec leurs propres mains. Mais les pièces sont plutôt couvertes de sang que de sueur.

Enfin, la rousse rend l'objet en le posant à une place qui semble libre. Les orbes bleus se baladent sur les objets, se perdent dans la contemplation de certains. Sa chambre n'a aucune décoration. Pire encore, elle n'est composée que du nécessaire pour la survie. Certains clients ont osé lui offrir des cadeaux : bijoux, tableaux, … Tout est revendu. Tout sans la moindre exception. Quelques fois, une voix lui dit qu'après toutes ces années, elle devrait faire un effort et se sentir réellement chez elle, là où elle réside. Dans cette chambre impersonnelle. Puis d'autres objets, divers, variés, aux utilités différentes. De ne pas toujours vendre les cadeaux. Sauf que les pièces et l'or ont la priorité sur toutes les fioritures pouvant finir entre les mains de la rousse. "Tiens. J'ai r'çu des babioles de…" De qui cela vient encore ? Elle ne sait plus… Peut-être Killian. Peut-être une pirate. Peut-être un pêcheur. Qui sait ? "D'un type et 'faudra que j'te les ramène, ils me servent à rien. Donc autant les r'vendre." Le corps qui se tourne pour faire face à sa cadette, pour continuer cette conversation. "Et 'faut vraiment qu'tu penses à t'armer et à apprendre à t'défendre réellement. C'est pas tes grigris qui vont t'sauver d'un truc réel." Beth ne croit pas en la magie. Beth ne comprend pas comment on peut y croire. Cela voudrait dire qu'il existe une Force, plus grande qu'eux. Une Force comme le Dieu des catholiques. Une Force qui décide que certains auront la belle vie et d'autres n'auront qu'à se sustenter des miettes d'une vie misérable.

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Je ne peux m’empêcher de rire un petit peu en entendant Beth, avec ce ton, j’ai l’impression d’entendre ma sœur, ce n’est pas pour rien qu’elles sont associées, j’imagine. Par contre, je penche un peu la tête sur le côté en entendant la suite de sa phrase, tout le monde n’est pas louche, surtout ici. Bon, la majorité si, mais ce sont des pirates pour la plupart, mais c’est normal ! Pourtant, si on prend le temps de regarder, de creuser, bon nombre d’habitants sont juste normaux.

“ Alors, toi aussi, tu es louche ? Je n'en ai pas réellement l’impression, je t’avoue… Ma sœur non plus, et puis il y a les garçons.. Et puis… oui, non, lui, il est louche, je ne suis pas très sereine quand je le croise…”

Doigt sur le menton, je continue de chercher qui je trouve vraiment louche dans cette ville, mais rien n’y fait, à part quelques exceptions, c’est compliqué à trouver. Je regarde ensuite la rousse qui repose l’objet volé, pile à sa place initiale, ce qui me fait doucement sourire ; décidément, il est fait pour être ici. Je m’accoude alors au comptoir, l’observant elle, qui semble explorer la boutique des yeux, je ne peux m’empêcher de lui dire que si jamais quelque chose l'intéresse, qu’elle n’hésite pas.. Peut-être même que je lui ferais un prix d’ami, surtout après m’avoir ramené mon objet volé. Et voilà que la tavernière m’annonce qu’elle devra repasser pour me vendre quelques babioles qu’elle a reçu de je ne sais qui, et soudain, mon visage s’illumine.

“ C’est vrai ? J’ai hâte de voir ce que tu as ! En plus, je commençais un peu à manquer, tu y crois ça ? Manquer de babioles et autres objets dans un boui-boui comme le mien !”

Cependant, je me calme bien vite alors que Beth se retourne vers moi et me fait encore un peu la morale, la mine basse, je triture un peu mes doigts, un peu honteuse, je voudrais bien m’armer, mais.. Je risque surtout de me faire mal avec une arme blanche et pour ce qui est des armes à feu… Je ne sais pas tirer non plus, par contre, je ne suis pas trop d’accord avec ce qu’elle dit sur la magie, je sais qu’elle n’y croit pas, mais ce n’est pas une raison pour dire ça. C’est d’ailleurs pour ça que je viens planter un regard un peu plus dur dans l’océan de ses yeux.

“ Ils m’ont sauvé à de nombreuses reprises, tu sais, mais là, ce qu’ils visaient ce n’était pas moi, mais un objet sans réel intérêt, alors, j’ai envie de te dire… “

Je retrouve bien vite un doux sourire, presque gênée d’avance par ce que je vais lui confier.

“ Et puis, je ne sais pas, m’armer.. Avec une lame, je risque de me faire mal, pour ce qui est des armes à feu, je ne sais pas du tout tirer.. Au final, je serais plus un danger pour moi, je pense. “

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( Pando )

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