Hissez ho, l'âme des Kidd's thirteen jamais ne mourra - ft Tim, Nef & Afya

Hissez ho, l'âme des Kidd's thirteen jamais ne mourra

Timothy, Neftali, Afya & Léon

« Oyez, oyez, approchez brave gens si vous l'osez... Je vais vous conter une histoire. »

Au sein d’un taudis, repère secret d’enfant de l’île, Léon attendais que ses amis le rejoigne en jouant un peu de flûte de pan. Instrument de musique qu’il avait appris par lui-même, s’amusant à en jouer de temps en temps, il était en avance réfléchissant un peu à comment leur annoncer la nouvelle.

Cela faisait plusieurs jours que son père était revenu de mer, blessé. Plusieurs jours que Léon était à son chevet à s’occuper de lui et donc plusieurs jours qu’il n’avait pas vu ses amis. Ceux-ci étaient au courant de l’état du père Chadwick et avaient pu pour certains venir voir comment il se portait, mais Léon n’a pas eu l’occasion de réellement discuter avec eux. Alors il avait envoyer un petit mot à chacun pour convenir d’un rendez-vous dans leur repère. Lieu de retrouvailles de ces enfants de l’île, ils se faisaient appeler les Kidd’s thirteen. Certains étaient nés sur Nassau, d’autres y vivaient depuis longtemps comme Léon et depuis six ans Afya Jawara les avaient rejoint. Léon a toujours traîné avec eux, s’amusant à piller ou mettre le bordel par-ci par-là, devenant un des leader avec Tim, si on doit en désigner. Ce sont ses amis, ceux qui ont la chance de le connaître un peu plus, même s’il s’amuse aussi à jouer les mythomane parfois avec eux en racontant quelques histoires. Aujourd’hui il n’allait pas leur raconter autant de salade que d’habitude, enfin peut-être allait-il leur en servir un peu, mais il était bien plus sérieux qu’à l’accoutumé.

Son père s’en sortirait, il le savait, mais il savait aussi qu’il était temps. Temps pour lui de prendre son destin en main, d’arrêter de jouer les livreurs, parfois les voleurs et de se la couler douce à jouer les pirates sur une petite barque. Non, aujourd’hui il avait pris une décision et il devait en faire part à la bande. S’il racontait des mensonges dans ses histoires qu’elles soient sur lui ou sur d’autres, il était plus sérieux lorsqu’il s’agissait de son avenir et ça, la bande le savait. Depuis toujours il voulait suivre les traces de son père et découvrir cette mer qui attire tant les hommes. Répondre à l’appel de l’océan qui agissait sur lui comme la voix d’une sirène. Risquer sa vie, trouver des trésors bien plus grand que les petits bijoux qu’il arrivait à chiper à une demoiselle un peu riche. Par-dessus tout, c’était l’occasion pour lui d’avoir une chance de retrouver cette jeune fille qu’il avait aimer et qui restait dans son cœur malgré ses quelques conquêtes. Cœur épris à jamais, il n’avait pas oublier ces boucles parfaite et ce sourire angélique, il n’avait pas oublier qu’il lui avait dit qu’il la retrouverait. Cœur d’adolescent, premier amour naïf et innocent, c’était pourtant un grand amour, mais Léon n’imaginait pas tout ce que pouvait vivre sa belle actuellement.

Douce mélodie joyeuse résonnant dans ce taudis, il s’arrêtait en entendant quelqu’un arriver. Ça y est, bientôt ils seraient tous réunis, Léon pourrait leur faire part de sa décision. Réunion encore enfantine, innocente, le Chadwick allait faire part d’une annonce plus adulte, mais il savait que ses amis comprendraient car ce désir n’était pas nouveau.

(c) DΛNDELION

Revenant de la taverne, tu te dirigeais joyeusement vers le taudis qui vous servait d’habitation et de repère. Léon vous avait filé rendez-vous et tu étais content de pouvoir revoir ton meilleur ami qui était rester au chevet de son père ces derniers temps. Ce qui était parfaitement compréhensible d’ailleurs ! Tu connaissais le vieux Chadwick depuis que tu étais gamin et tu espérais qu’il se remettrait rapidement, mais tu ne t’inquiétais pas trop non plus, du moins plus maintenant : il avait passé le pire, alors il passerait le reste. Néanmoins, tu étais tout de même curieux de la raison de ce rendez-vous inattendu et tu pressais quelque peu le pas en conséquence, la curiosité prenant le dessus sur ton allure tranquille. Avec Léon tu t’attendais à tout, mais de toute façon, tu allais revoir ton meilleur ami donc tu étais forcément heureux.

Quelques minutes plus tard, tu finis par te glisser dans la construction en ruines, reconnaissant facilement l’instrument fétiche de ton ami. La flûte de pan. Ça lui allait bien, en plus du fait qu’il n’était pas mauvais, heureusement pour vos oreilles vu à quel point il semblait l’affectionner ! Suivant le son de l’instrument, tu parvins jusqu’à proximité de ton ami qui cessa de jouer lorsqu’il se rendit compte de ta présence. Tu souris et t’avançais jusqu’à lui, le charriant « -Et bien, tu n’oses plus jouer devant nous maintenant ? T’es devenu timide ? ». Il connaissait ton caractère, il savait que tu aimais bien embêter les autres et que ça ne s’arrêtait pas à lui. Néanmoins, l’espace de quelques instants, tu te fis plus sérieux, profitant du fait que vous étiez encore seuls tous les deux pour le questionner « -Dylan va mieux ? Il se remet bien ? ». Il savait parfaitement que ta question était tout ce qu’il y avait de plus sérieux et sincère. Dylan Chadwick était une des rares figures masculines de ton enfance du fait de ta grande amitié avec son fils. Il était tout naturel pour toi de prendre de ses nouvelles, en plus du fait que tu étais venu le voir alors que Léon était à son chevet.

Tu posais tes fesses sur un secrétaire branlant qui menaçait de s’effondrer à chaque mouvement, gardant tes yeux fixés sur ton ami en attendant sa réponse. Un jour, ce meuble allait s’effondrer sous ton poids et ce jour-là t’aurais bien l’air d’un con, mais ce n’était pas pour tout de suite, du moins c’est ce que tu plaisais à croire… Et puis dans ce genre de situation, tu serais sans doute le premier à te marrer… A condition que tout tes os soient en place. Ou bien peut-être que tu balancerais des trucs à la tronche du gringo si il osait rigoler… Ouais ça pourrait être marrant aussi ! Presque plus que rire à tes propres bêtises. Non pas presque, plus. Beaucoup plus… Tu était démoniaque. Un peu. Du moins tu aimais le faire croire.

C'est avec soulagement que Neftalí quitta la vielle bâtisse où il devait retrouver un groupe assez peu fréquentable. Comme à leur habitude, ils prévoyaient un gros coup et c'était une vraie aubaine pour le garçonnet de pouvoir en faire partie et de toucher une partie du butin considérable qu'ils allaient réunir mais certains membres de la bande avait un caractère assez coléreux voir assez violent lorsqu'ils rencontraient la moindre contrariété... Un peu comme une certaine personne de sa propre bande quand on y pense. D'ailleurs, il était l'heure de se retrouver dans le repère des Kidd's. Léon avait demandé à voir tout le monde. Le brun l'aimait bien Léon. Contrairement à Tim, c'était un gars marrant, sans prise de tête et il avait un certain respect pour le sommeil d'autrui.

Tandis qu'il se faufilait en silence dans les rues encore animées de la ville, le garçon songea au but de cet réunion. Pourquoi appeler tout le monde ? Pourquoi faire passer un message aussi sérieusement alors que tout le monde se croisait ici et là ? Il savait que le père de Léon avait eu des ennuis et qu'il était resté avec lui pendant un temps. Peut-être que voir tout le groupe lui manquait et qu'il voulait juste faire une soirée tous réunis. C'est vrai que ça faisait longtemps que tous les Kidd's n'avait pas pris le temps de rire et célébrer quelque chose entre Les affaires des uns et des autres...

Cette idée mit le jeune homme de bonne humeur. Il pressa peu à peu le pas pour rentrer jusqu'à la vielle bicoque qui servait de repaire à la bande. L'atmosphère était encore bien calme à l'intérieur mais il entendait déjà les voix de Tim et Léon. Un petit sourire en coin, le jeune escroc prit tout de même un petit instant pour aller poser son manteau à l'étage. Il aurait bien besoin de se changer entièrement pour se débarrasser de l'odeur de fumée âcre qu'il trainait avec lui mais pour l'instant, il faudrait faire avec.

Descendant à pas feutré, il s'approcha de la pièce où ses amis discutaient. Ils semblaient plutôt concentrés sur leur conversation même s'il ne semblaient qu'être deux à l'intérieur. Un petit sourire de mauvais augure se dessina sur les lèvres de Neftalí. Oh, l'idée qu'il avait était bien idiote, puérile même... Enfin, il était comme ça. Une fois ses bêtises en tête, il n'était pas aisé de le faire revenir à la raison. C'est donc avec un entrain qu'il ouvrit la porte d'un grand coup, bondissant dans la pièce avec un fracas énorme contrastant avec le calme de la masure et de la conversation à mi-voix qu'il venait d'interrompre.

-Bien l'bonjour ! Alors qu'est-ce que vous nous tramez là dedans ?!

Il ponctua sa phrase d'un sourire radieux. Content de voir le raffut colossal que pouvait émettre son corps pourtant si petit.

Résultat du dé:

Hélas, il eut une moue un peu déçue en voyant les mines stoïques de ses camarades. Pour ne rien arranger, il sentit une vive douleur sur sa tête alors d'une vieille croix catholique suspendue au mur se détachait à cause de la violence de son entrée. Il sursauta avant de poser ses mains sur sa pauvre tête endolorie en gémissant :

-Aïe ! Foutu bondieuserie de cul de bénitier ! Qu'est-ce qu'on a été con de pas foutre ce truc en l'air ! Ouille... Oh, vous marrez pas ! Ça fait mal !

Sa fin de phrase dites d'un ton presque boudeur acheva le tableau de l'enfant pris à sa propre farce. Peut-être cela allait-il lui faire prendre conscience de la nécéssité de grandir et de ne plus se comporter en enfant immature ? Cela serait sans doute possible si le garçon était un tant soit peu de bonne foi. Au moins, il était calme et prêt à entendre ce que Léon avait à dire sans l'interrompre...

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