De l'or dans la paille (ft. Nef)

Ce matin, tu étais satisfait. Et tu le serais sûrement encore plus dans quelques heures. Avant même que l’aube ne se fasse, tu avais pu finalement avoir la confirmation de l’information glanée quelques jours plus tôt. Comme quoi, tu ne dormais peut-être plus, mais ça avait son utilité… Enfin, si on excluait le fait que tu étais d’une sale humeur et qu’on jurait que tu étais un de ces fameux marins revenus traumatisés de leurs rencontres avec des créatures mythiques au sujet desquelles tu n’avais jamais su si tu devais croire en leur existence ou non. Bref. Aujourd’hui, un navire chargé de marchandises de peu de valeur devait accoster à Nassau. Et au milieu de ces marchandises devait se trouver un trésor bien plus… Intéressant. Des bijoux qu’un notable tenait à faire passer discrètement à une personne de l’île. Qui ? Tu t’en fichais allégrement, la cargaison n’arriverait jamais à bon port pour se retrouver entre des mains bien plus avisées : les tiennes. Voilà qui te mettrait un peu de baume au coeur. Néanmoins, tu ne comptais pas te lancer dans une aventure pareille seul. Pas que tu ne l’avais jamais fait, non. Mais d’habitude tu étais frais ! Là… Là il te fallait quelqu’un pour couvrir tes arrières. Et tu savais déjà à qui demander (enfin demander… Un ordre déguisé en demande plutôt.).

Tu le fixais tranquillement endormi en retenant un grondement furieux causé par la jalousie. Évidement il fallait que ça soit le plus flemmard du groupe qui soit épargné par les cauchemars qui venaient t’assaillir chaque nuit… Et évidement, il fallait qu’il soit un des seuls au courant. Évidement, sinon c’était pas drôle. Rah même endormi, ce sale gosse arrivait à te mettre de mauvaise humeur, il avait un don, c’était pas croyable ! Tu attrapais rapidement le récipient que tu avais prévu à l’avance et déversais sans aucune pitié l’eau froide qu’il contenait sur l’adolescent. Non tu n’étais pas sans pitié, simplement prévoyant… Nef était presque impossible à lever et ce matin tu n’avais vraiment pas le temps ni l’envie de te prendre la tête. Ne te préoccupant pas de ses cris indignés et de ses promesses de vengeance, tu déclarais « -J’ai besoin de toi pour le gros coup dont on a parlé hier, j’ai eu la confirmation ce matin. Rejoins-moi en bas. ». Tu quittais les lieux, un petit sourire ornant tes lèvres une fois que tu fis dos à l’espagnol. Après tout, fallait bien que tu trouves des moyens de rigoler, encore plus en ce moment alors que la situation était aussi chiante. Et emmerder Nef était un merveilleux moyen de te distraire… Il faut dire que l’amour vache régnait entre vous et que vos chamailleries dataient de votre rencontre même si elles avaient prit un autre tournant il y a quelques années. Néanmoins, ni lui ni toi n’aviez jamais éprouvé le désir d’en parler, alors vous laissiez simplement les choses suivre leur cours sans vous poser plus de questions… Et si discussion il devait y avoir et bien soit. Mais tant que ce n’était pas nécessaire. Autant ne pas s’embêter. Tu redescendis rapidement à l’étage du dessous, sautant en un mouvement leste et réflexe les marches en bois pourries qui s’effondreraient au moindre signe d’un pied osant se poser dessus. Il n’y avait plus rien dans les réserves, il vous faudrait donc piquer votre petit-déjeuner en route. Rien de bien compliqué pour vous et puis ça te mettrait déjà en jambe pour l’après !

Tu t’asseyais sur une chaise, posant tes pieds sur la table pour te balancer sur la chaise en une position qui semblait faite pour titiller le karma et lui demander de te faire te retrouver les quatre fers en l’air avec une belle bosse sur le haut du crâne pour te rappeler ta connerie. Mais ça faisait plusieurs années que tu ne t’étais plus cassé la figure, du moins tant que personne ne venait t’embêter et ce n’était pas aujourd’hui que tu allais briser des années de record. Tu profitais des quelques instants d’absence de Nef pour fermer les yeux et tenter de trouver un peu de repos dans le silence. Oh tu n’allais pas t’endormir bien sûr. Mais à ce stade, tu prenais chaque petit moment de tranquillité comme une possibilité de te poser et de tenter de retrouver un peu d’énergie… Et comme un espoir, souvent vain, de faire disparaître ce colossal mal de crâne dû au manque de sommeil paisible et à la fatigue. Tu te balançais légèrement sur la chaise, te berçant pour essayer de retrouver une sérénité perdue depuis bien trop longtemps… Depuis que ces cauchemars avaient commencés. Jusqu’ici, tes nuits avaient toujours été des havres de paix. Certes, tu n’étais pas un aussi gros dormeur que le frisé, mais ton sommeil était lourd et réparateur… Autant dire que tu n’appréciais pas le moins du monde la transition assez violente entre « nuits parfaites et reposantes » et « nuits si ignobles qu’entre les cauchemars et la nuit blanche, tu as fais ton choix ».

Les pas de Neftalí te tirèrent de ton repos précaire et de tes pensées dérangeantes. Ses pas étaient doux et pratiquement silencieux, mais tu étais devenu assez bon au fil des années, à différencier le son caractéristique des pas s’approchant des grincements de cette vieille bicoque. Les quatre pieds de la chaise retombèrent au sol dans un bruit sourd tandis que tu te redressais, tentant de maîtriser ta jalousie et ta colère. Tu savais bien que cette face de lune te provoquait et que répondre ne servait à rien si ce n’est à envenimer la situation et à lui faire plaisir à cet imbécile… Du coup, tu te contentais de répondre à sa question avec une joie revancharde presque malsaine « -Si t’as envie de pâtisseries, tu les piqueras en chemin les placards sont vides. Puis j’suis pas ta bonniche, t’es encore capable de piquer ta bouffe non ? Qu’est-ce que je m’en carre le cul de tes pâtisseries moi... ». Vulgaire ? Oui. Mais pas seulement. Jaloux, coléreux et à fleur de peau aussi. Quel merveilleux cocktail vous aviez là… Un gamin flemmard tiré du lit bien trop tôt à son goût et décidé à faire payer cet affront et un ado grognon d’une humeur de chien… La journée s’annonçait sympathique tient !

Tu roulais des yeux face à la provocation de Neftalí et lui collait une bourrade derrière le crâne « -C’est vrai que j’avais que ça à foutre de ramener le petit-déj à Monseigneur, j’ai pas du tout chopper des renseignements, récolter un max d’infos et organiser toute l’affaire pendant que Monseigneur dormait comme un bienheureux noooon. Aller avance au lieu de dire des conneries. ». Bah quoi ? Tu dormais pas, autant rentabiliser tes nuits non ? Et puis surtout… La lumière augmentait ton mal de crâne. La noirceur de la nuit était donc plus que bienvenue pour calmer les cloches qui résonnaient sous ton crâne toute la journée. Tu le laissais passer devant et sortit à sa suite dans le soleil levant, plissant les yeux face à la lumière, regrettant déjà la salle sombre que vous veniez de quitter. Tu n’avais plus qu’à espérer que les nuages viendraient vite couvrir le ciel… Ils étaient moins douloureux que les rayons directs. Tu te dirigeais vers le port sans un mot. Cependant lorsque vos pas vous guidèrent au travers des quelques commerces qui se mettaient peu à peu en place, tu ralentis légèrement pour souffler à l’oreille de Nef « -Si t’as envie de récupérer à manger c’est maintenant… Si on se perd, on se retrouve devant le Hollandais Volant. ». Puis tu poursuivais ta route tranquillement, sans rien changer à ton attitude légèrement renfermée. D’habitude tu étais bien plus ouvert et répondais facilement aux provocations du frisé… Mais tout avait changé… Et tu ne pouvais qu’espérer un retour rapide à la normale car tu étais le premier à en souffrir. Tu avais néanmoins parler calmement et avec légèreté à Nef, vos chamailleries d'il y a quelques minutes déjà oubliées, du moins de ton côté... Pour sûr que de son côté, il allait sûrement se venger pour la manière cavalière avec laquelle tu l'avais tiré du lit ce matin, à l'aube, à l'heure où l'île n'avait même pas encore blanchit.

Tu te dirigeais déjà vers le Hollandais Vollant. Tu n'avais pas spécialement faim, ton appétit était coupé par le manque de sommeil. Tu aurais pu manger mais tu n'en ressentais pas le besoin. Tu arrivais finalement devant la taverne, close à cette heure du petit matin. Déjà fermée ou pas encore ouverte, c'était là toute la question. Est-ce que la nuit avait été suffisamment bonne pour que les lieux restent ouverts ou bien Beth avait-elle mit tout le monde dehors au début de la nuit devant le trop faible afflux de clients ? Oh et puis merde, qu'est-ce que a pouvait bien te faire au final hein ? Tu t'en foutais totalement, ça ne changeait rien au fait que tu n'avais pas dormi, que tu étais mort et que l'opération ne s'annonçait pas vraiment sous les meilleures prédictions... Mais c'était bien pour ça que tu avais pris un des meilleurs en la personne de Nef, même si ça t'arrachait la bouche de le dire. Le garçon était bon pour distraire les gens et c'était exactement ce dont tu avais besoin. En temps normal, les rôles auraient pu être inversés mais là... Ça allait être difficile pour toi de garder leur attention. Du coup, mieux valait que ça soit le gringo qui le fasse.

Tu rouvrais les yeux en entendant sa voix et tournais la tête vers lui. Il te fallut quelques instants avant de réaliser puis tu attrapais le pain encore chaud et t'en détachais un petit bout. Tu lui rendis la majorité avec un léger sourire "-Merci.". Tu étais sincère. Bien sûr que tu l'étais. Nef était un ami, un vrai, un de ceux que tu connaissais depuis des années. Même si vous passiez votre temps à vous faire des crasses, tu l'appréciais. Et toi-même, tu n'aimais pas ce que tu étais en ce moment. Ce garçon irritable, coléreux et sans-cesse à fleur de peau... Ce n'était pas toi. Et tu avais l'impression que cela se ressentait sur chacune des relations que tu avais avec tes compagnons. C'était déprimant. Tu profitais néanmoins de ces quelques instants de silence à déguster un morceau de miche de pain encore chaud et délicieusement croustillant aux côtés de Nef. Quelques instants de repos avant le chaos. Les mots de Nef vinrent signer la fin de ce temps de repos... Au moins jusqu'à ce que vous soyez de retour à la planque avec le butin dans vos poches. De toute façon, il était inenvisageable qu'il en soit autrement. "-Le bateau est arrivé à quai ce matin, ils commencent à décharger dans peu de temps. J'ai récupéré les infos concernant l'emplacement des bijoux, ils sont bien planqués pour qui ne sait pas où chercher mais sinon c'est un jeu d'enfant. Toi, tu t'occupes de ce que tu sais faire de mieux : distraire les matelots. Le plan est simple, t'en fais ce que t'en veux, faut juste pas qu'ils descendant dans la cale. Moi je me faufile sur le bateau, je récupère le butin, je repars ni vu ni connu. On rentre, on partage le butin et tu peux retourner te pieuter. Simple.". Ouais t'avais plus vraiment un cerveau suffisamment en état pour faire un plan plus élaboré. Tu te dirigeais vers le port, faisant signe à Nef de te suivre. De toute façon, s'il avait des protestations il hésiterait pas à te les balancer, la même s'il trouvait ton plan merdique. Tu t'arrêtais dans une ruelle sombre et étroite proche du port et désignait un navire marchand simple mais résistant. Bref, vraiment pas l'endroit où on s'attendait à trouver de l'or... Ce qui en faisait la planque parfaite "-C'est lui.". Tu comptais essayer de te faufiler par derrière mais si tu te faisais chopper il te restait toujours l'option de la nage et de l'abordage... Mais le manque de sommeil avait fatigué ton corps alors clairement, si tu pouvais éviter, ça serait apprécié. Puis t'avais pas franchement envie de te foutre à la flotte alors que le soleil avait à peine fini de se lever.

Résultat du dé d'agilité/vitesse:

La fatigue embrume ton esprit au point que tu ne te donnes même pas la peine de répliquer à la pique de Nef. Après tout, le plus jeune n’a pas tort, même toi tu es assez conscient pour voir que ton plan est plus que bancal et plus troué que les bourses des nobles après votre passage. Mais bon, de toute façon, vous n’en aviez pas d’autre alors autant faire avec et advienne que pourra. Si tes informations sont correctes, les matelots devraient être un peu plus d’une dizaine sans compter le contre-maître. Bref, rien d’impossible pour l’insupportable de la bande qui a déjà distrait beaucoup plus de monde. Cependant, tu prends quand même le temps de lâcher une taquinerie « -Et bah Gringo, t’as plus confiance en tes propres capacités ? Quand je vais répéter ça à Léon... ». Cependant, tu reprenais vitre ton sérieux alors que vous vous dirigiez vers l’endroit, traversant le port, savourant la brise marine sur tes joues et ton front, dégageant quelques peu tes pensées ce qui était plutôt bienvenu au  vu de ce que tu t’apprêtais à faire, mieux valait avoir l’esprit clair.

Tu pris le temps d’observer les lieux, comptant rapidement les marins, n’oubliant pas au passage que certains pouvaient très bien encore se trouver dans la cale et que tu devais donc rester méfiant, tu ne tenais vraiment pas à te faire chopper. Néanmoins, une fois que Nef serait lancé, la distraction devrait être assez conséquente pour que tu trouves une ouverture dans les allées et venues des marins. D’autant qu’ils avaient l’air aussi fatigués que toi, avec un peu de chance, ils seraient moins attentifs. « -Le Saint-Antoine. Me demande pas pourquoi, j’en sais foutre rien. ». Finalement, Nef quitte la protection des ombres longues du petit matin au sein du port pour s’avancer d’un pas incertain ver le contre-maître après avoir arrachée une affiche qui traînait là. Tu l’observais quelques instants avant de reporter ton attention sur les matelos. Visiblement, tu n’étais pas seul à être curieux de l’altercation entre le frisé et le gueulard puisque les marins s’étaient un peu rapprochés d’eux. Il semblait que Nef venait de t’offrir sur un plateau d’argent ton ticket d’entrée pour l’intérieur du navire…

Tu en profitais alors pour te glisser silencieusement sur le navire puis dans la cale. Alors, selon tes informations la cargaison secrète devrait se trouver entre la réserve de coton et celle de sucre… Une partie du contenu du bateau avait déjà été déchargée, parsemant la cargaison restante et facilitant tes recherches. Tu commençais à chercher les caisses de coton et de sucre, l’oreille aux aguets, attentif au moindre bruit qui pourrait te renseigner sur ce qui se passait un peu plus loin et sur le retour des marins pour poursuivre leur opération de déchargement. Tes yeux finirent donc par se poser sur un petit coffre caché entre deux caisses. Tu déchiffrais difficilement l’inscription sur l’une d’entre elle. Coton. Tu en étais sûr, c’était lui. De toute façon, qu’est ce que ça aurait pu être d’autre. Tu ramassais le coffre et t’apprêtais à filer à l’anglaise lorsque le bruit des pas contre les planches de bois te fit te figer. Merde merde merde !

Tu trouvais finalement refuge dans l’ombre des caisses de marchandises les plus reculées, priant pour qu’ils s’occupent d’abord des marchandises les plus proches de la sortie de la cale. Pitié, faites qu’ils aient deux grains de logique… Ça serait suffisant pour te permettre de t’en sortir, tu n’en demandais pas plus ! Heureusement, il semblait que le dieu des voleurs ai décidé de poser les yeux sur toi en ce petit matin et de te venir en aide. Tu eus la satisfaction des les entendre s’arrêter à mi-chemin, récupérer des caisses et ressortir les uns à la suite des autres. Maintenant, restait à savoir si tu allais parvenir à t’échapper sans te faire repérer… Mais dans tous les cas, ton temps était compté : ils n’allaient pas tarder à revenir pour continuer leur besogne et là tu serais bien dans la merde. Tu te dirigeais vers la sortie de la cale et, tendant l’oreille, il te parvint un bruit atterrissage dans l’eau ainsi que des cris et des jurons. Un sourire habilla tes lèvres. Tu ne lui dirais sûrement jamais mais ce gamin était un putain d’atout dans la manche des Kidd’s. Et il venait de te donner l’occasion de sortir quelques minutes après t’avoir offert celle d’entrer. Et tu n’allais certainement pas la laisser passer.

Dé:

(... Je hais ce foutu dé.)

Tu remontais donc discrètement sur le pont et quittais le navire le plus silencieusement possible. Tu t’éloignais innocemment lorsque tu entendis derrière toi un « -Putain de ! Reviens ici tout de suite toi ! » suivit de pas précipités contre les pavés. Tu ne cherchais même pas à te retourner, sûr et certain que c’était pour toi et commençais à courir te faufilant entre les matelots, ralentit par le poids du coffre mais aussi par la fatigue accumulé ces dernières semaines. Néanmoins, la certitude que les choses tourneraient très mal pour toi si tu te faisais attraper te poussait à ne pas ralentir le rythme bien au contraire ! Et il était hors de question de se débarrasser du coffre, les Kidd’s ne laissent pas leur butin derrière eux, non mais oh on est où là ?! Cependant, tu n’avais pas l’espoir de pouvoir ouvrir le coffre ce dernier étant fermé par un lourd cadenas. C'était bien bête car ça t’aurais bien arrangé de simplement pouvoir l’ouvrir, récupérer son contenu et leur abandonner le contenant ! Tu quittais le port par une des ruelles, prenant le temps de te retourner juste un instant. Ils étaient trois à ta poursuite, mais tu avais encore une bonne avance. Tu continuais à courir dans la ruelle, ton cerveau moulinant à plein régime lorsque soudain tu aperçus des boucles familières planquées à un embranchement ! Tu abandonnais la marchandise à Nef sans te faire de souci, quand il était question d’argent, le gamin était suffisamment vicieux et retors pour ne pas se faire prendre… Contrairement à toi. La poursuite continua ainsi de longues minutes et bordel, t’allais finir par crever à ce rythme ! Fallait que tu trouves une solution et vite ! Ton seul avantage était que tu connaissais Nassau par cœur et qu’eux… Non. Un éclair de génie finit par te saisir et tu priais pour que ça fonctionne. Tu n’avais plus que ça de toute façon. Quelques instants plus tard, tu regardais les trois marins passer, le corps couvert de boue, planqué sous une des maisons légèrement surélevé et dont l’espace en-dessous avait une planche branlante qui permettait d’y accéder. Tu restais ainsi de longues minutes avant de te décider à ressortir pour rejoindre Nef à la maison, le visage et les vêtements marrons après ta petite escapade, les jambes douloureuses et la respiration encore difficile. Au moins, tu t’étais sorti de là...

Lancer de dé d'Agilité:

Tu avais rejoins la bicoque en ruines qui vous servait de maison à toi et aux autres membres des Kidd's. Tu ne t'étais pas fait attraper sur le chemin, encore heureux. Cependant le temps de rentrer à la maison, la boue avait eu le temps de sécher et tu savais pertinemment que tu serais bon pour un décrassage complet au lac... Ainsi qu'un bon gros lavage de vêtements dont tu te serais bien passé. Mais là, ils étaient vraiment trop couverts de boue pour les garder dans cet état. Cependant, ton esprit actuellement était bien loin de ces considérations vestimentaires ; ce qui t'intéressais actuellement c'était le contenu du coffre toujours entre les mains du Gringo. Tu t'asseyais tranquillement sur une chaise croisant les bras sur la table et y plaçant ta tête avant de fermer les yeux, espérant pouvoir grappiller un peu de repos avant le retour de Nef. Au passage tu avais récupéré un vieux marteau de forgeron que vous aviez piqué et qui vous servait à ouvrir les cadenas des reliques que vous récupériez. Bien utile. Néanmoins, tes rêves de repos furent bien vite déçus lorsque tu entendis Nef rentrer puis que tu sentis une secousse contre la table. Tes paupières se rouvrirent et tu levais la tête pour faire face à un Nef colérique, des ecchymoses commençant à apparaître sur son visage des traces en forme de doigts autour de son cou. Tes poings se serrèrent convulsivement. "-Qu'est-ce qui t'es arrivé ?". Tu te forçais à te calmer mais pour sûr que c'était les marins que vous veniez de voler et ils paieraient pour ce qu'ils venaient de faire à Nef. S'en prendre à un Kidd's, c'était s'en prendre à tout l'équipage.

Deuxième élément étrange au vu de la personne dont on parlait, ses vêtements étaient tachés de boue tout comme ses cheveux. Or à part son sommeil, il n'y avait pas grand chose de plus précieux pour Nef que ses vêtements. Son manteau notamment semblait avoir bien ramassé. Tu l'écoutais avant d'attirer le coffre à toi et d'attraper le marteau "-Si mes infos sont bonnes, ce qu'il y a là-dedans devrait rapidement te faire retrouver le sourire.". Tu glissais deux doigts entre la anse et le corps du cadenas, le forçant à rester en tension. Alors tu attrapais le marteau et commençait à taper avec un soin tout particulier sur le cadenas. Quelques minutes plus tard, tu eus le plaisir de sentir le cadenas céder. Tu le retirais; abandonnant cadenas et marteau sur la table pour ouvrir le fin coffre de bois ouvragé, révélant de nombreuses pierres précieuses plus rutilantes les unes que les autres et de tailles variables. Quelques colliers de perles et bagues ornées de divers joyaux offrant à vos yeux avides un arc en ciel de couleurs et de lumières. Tu n'avais sans doute jamais été aussi heureux que tes infos aient été justes. Le jeu en avait valu la chandelle selon toi... Même si tu n'étais pas celui qui s'était fait tapé sur la tronche. D'ailleurs en parlant de ça... "-Tiens, t'as qu'à prendre une partie du butin. T'as qu'à considérer ça comme mes excuses pour le coupe-gorge où je t'ai attiré.". Bien sûr, tu ne garderais pas le reste pour toi. Nan, ça irait simplement aux richesses des Kidd's même si t'en offrirais à tes mères.

Tu savais que Nef allait se barrer avec une bonne partie du butin, profitant du fait que tu n'avais pas développé sur combien il pouvait en emporter mais... Tu te sentais pas la force de rectifier. Tant pis. Tu te redressais, te dirigeant vers la porte de sortie, prêt à aller au lac malgré la lumineuse matinée qui s'annonçait. Peut-être que la fraîcheur de l'eau sur ta peau ferait du bien à ton crâne qui résonnait comme un putain de tonneau vide. On pouvait toujours espérer. Avant de passer la porte tu te retournais vers Nef "-Je te fais confiance pour ranger le coffre. Et penses à aller voir Afya ou bien ta gueule va faire peur aux gamins. A plus Nef.". Et sur ces mots tu quittais la baraque.